Le jeudi 17 octobre 2024, le rectorat de Nantes accueillait le Comité Social d’Administration Académique qui est la plus haute instance de dialogue entre le Rectorat (en présence des DSDEN, représentation des services de l’EN dans les départements) et les organisations syndicales.
Comme l’an dernier, la FSU en a profité pour poser des questions se faisant ainsi le porte-voix des non-titulaires de l’académie.
Les difficultés d’affectation vont grandissantes et les supports n’ont pas été pourvus en cette rentrée pour un très grand nombre d’entre eux.
Comment le rectorat explique t-il ces difficultés ?
Quelle est la situation à la date de ce CSA-A de rentrée ?
Tous les supports qui auraient dû être pourvus à la rentrée le sont-ils désormais ?
La réponse est clairement : Non !
Au jeudi 18.10.2024, 161 remplacements d’enseignant·es (1er et 2d degré) n’étaient pas pourvus.
58 postes d’enseignant·es étaient restés vacants depuis la rentrée.
Nous pouvons donc constater qu’un pourcentage important d’établissements comportait à minima un poste d’enseignant·e non pourvu, notamment pour des classes d’examen, c’est loin d’être parfait.
Nous pouvons également nous interroger sur les raisons pour lesquels ces supports sont sans collègues ? Un nombre de non-titulaires insuffisant pour les pourvoir ou une incapacité des services du rectorat/des DSDEN à procéder aux nominations/affectations ?
Nous pouvons également nous interroger sur la répartition entre 1er ou 2d degré ? Cette année encore, à l’image de ce qui règne dans le second degré, la situation semble poursuivre sa lente dégradation dans le 1er degré.
Nous ne pouvons que déplorer que des centaines, des milliers d’élèves se retrouvent donc sans enseignant·es, maîtres·ses et ce pour la totalité de la première période de l’année.
D’autant qu’en demandant, hors de tout texte réglementaire, aux directions de ne pas déclencher d’HSE pour le RCD, nombres de collègues refusant le PACTE, sont contraint·es de laisser les élèves dans des permanences surchargées du fait également du sous-effectif de nos collègues AED.
Les services de la DIPE 5 et 7 vont-ils voir leurs effectifs mis en adéquation avec les personnels dont-iels ont la charge ?
On ne compte plus les centaines, milliers de mails et coups de téléphone restant sans réponses sans parler des quelques situations qui, malgré l’intervention de la FSU, restent en souffrance depuis plus d’un an !
« La DIPE s’attache à répondre à l’ensemble des agents dans les meilleurs délais et est particulièrement attentive aux situations d’agents signalées par mesdames et messieurs les représentants des personnels. »
Comme à chaque fois que nous évoquons le sujet, il semble que le rectorat soit dans une forme de déni de la réalité de son propre terrain. Nous ne pouvons, encore une fois, que déplorer cette réponse qui n’en est pas une et qui ne peut qu’amener à plus de souffrance pour les personnels de la DIPE et plus de frustration, colère et découragement aux collègues qui demeurent sans réponse à leurs questions.
L’an dernier, suite au CSA-A de rentrée, un GT de rentrée (le 13 Février !) a été organisé pour les NT. Nous demandons qu’un GT ait lieu tous les ans suite à la rentrée pour faire le point. Lors de ce GT, l’administration a reçu favorablement la demande d’une refonte du cadre de gestion des NT dans notre académie (comme cela a été le cas ou est le cas ailleurs en France). Malheureusement et malgré plusieurs relances durant le reste de l’année, nous sommes toujours en attente de ce GT.
Est-il prévu pour cette année ?
« Le GT de rentrée est programmée au plus tôt des capacités d’analyse. Une date vous sera communiquée prochainement. Il se tiendra en tout état de cause avant la fin de l’année civile 2024. »
Toujours rien en vue… mais nous nous satisfaisons de voir qu’à nouveau, nous pourrons échanger plus directement avec l’administration et plus rapidement que l’an dernier.
Mais quid du GT de refonte du cadre de gestion comme demandé et obtenu dans de nombreuses autres académies ? Il faudra donc que nos représentant·es lors de ce GT redemandent, insistent pour que l’administration prenne pleinement conscience de l’urgence de la situation concernant le traitement des non-titulaires sur son territoire.
Un envoi de question concernant les affectations a été effectué durant les vacances . A l’heure où nous écrivons cet article, aucune réponse n’a été apportée par l’administration. Nous espérons qu’une mise à jour avec cette dernière pourra avoir lieu rapidement. Nous pouvons pour autant déjà nous appuyer sur le terrain pour apporter notre analyse.
La mise en place de la « continuité pédagogique » sans concertation aucune avec les organisations syndicales a conduit à des situations très compliquées et parfois difficilement compréhensibles : personnel en CDI sans affectation, en CDD de 4, 5 ou 6 ans d’ancienneté sans affectation, CDI avec des quotités faibles (et la rémunération qui va avec) alors que des 2e ou 3e année ont des ETP à l’année.
Le rectorat reproduira t-il le même système pour les affectations à venir ?
Que va faire le rectorat pour tou·tes les collègues sans affectations et qui sont au chômage depuis le 1er octobre ?
La réponse est encore à venir… mais il ne semble pas que le rectorat, tout du moins les responsables, aient pris conscience des conséquences qu’ont eues les affectations cette année. Nous pouvons donc envisager le pire pour l’an prochain, à savoir la reconduction de cette politique.
Quant à l’avenir de nos collègues sans emploi, il semble que l’orientation politique du nouveau gouvernement Barnier ne soit pas dans la même veine que celle du gouvernement Attal. Alors que nous avons connus en 2023-2024 une année où nombre de collègues étaient en contrat sans mission, ce n’est pas du tout le cas pour 2024-2025. Le tour de vis budgétaire nous affecte donc, quitte à mettre dans des situations de précarités des collègues qui devraient travailler ! Iels doivent continuer à se faire entendre : nous serons là pour les appuyer !