CAPA 2nd degré du 2 février 2023 : déclaration du SNEP/SNES/SNUEP/SNUIPP/SNESUP-FSU

Madame la rectrice

Cette CAPA se tient après les mobilisations historiques des 19 et 31 janvier, dans un contexte de lutte contre un projet de réforme des retraites brutal et injuste. Rien ne justifie le report de l’âge légal et l’augmentation des durées de cotisation si ce n’est la volonté politique de réduire les droits à pension et de faire peser sur les seul·es salarié·es le financement de nos retraites. Une autre réforme est possible, mettant à contribution le capital et les super profits pour revenir à la retraite à 60 ans. Parce que la retraite des fonctionnaires est un salaire continué, le lien entre le combat contre cette réforme et celui pour de meilleurs salaires est évident.

Sur le plan de la revalorisation promise, l’augmentation du point d’indice bien inférieure à l’inflation et les dernières annonces du gouvernement montrent qu’il n’a pas pris la mesure de la paupérisation de nos professions. Les propositions annoncées ne prennent pas la mesure du rattrapage nécessaire, divisent la profession et par l’instauration de missions supplémentaires méconnaissent notre charge de travail actuelle. Elles ne feront que renforcer les inégalités professionnelles que le ministère prétend combattre ! Nous continuerons d’exiger une juste et nécessaire revalorisation indiciaire sans contreparties.

La rentrée 2023 se prépare avec 481 suppressions dans le second degré qui s’ajoutent aux 8 381 emplois supprimés depuis six ans – soit, dans l’académie, 36 ETP. Les conditions de travail se détériorent pour tous les personnels avec des effectifs dans les classes de plus en plus chargés. La politique éducative du gouvernement, loin de représenter une rupture, accentue le resserrement sur des « fondamentaux » étriqués et le pilotage autoritaire notamment par les évaluations nationales qui sont élargies au CM1 et à la 4e. Elle manifeste une vision idéologique de l’école qui conduit au renforcement d’inégalités scolaires socialement marquées, et à la mise sous tutelle des métiers de l’Éducation nationale.

Les dernières mesures annoncées par le ministre NDiaye en direction du collège – à nouveau par voie de presse et à ce jour sans soubassement réglementaire – mettent en grande difficulté une catégorie d’enseignant·es déjà fortement malmené·es, et n’apportent aucune solution concrète aux difficultés de ce « parent pauvre » du système éducatif. Les injonctions d’organisation des établissements dans le cadre de la rentrée 2023 et de l’attribution des DGH, sans cadre réglementaire, sont particulièrement problématiques.

Pour en terminer sur les questions générales, nous continuons de contester la réforme du lycée Général et Technologique qui doit être revue et nous continuons également à exiger le retrait du projet de réforme des lycées professionnels qui menace le statut des PLP et restreint le champ des possibles pour nos jeunes. Par ailleurs, les suppressions de postes et augmentations massives des heures supplémentaires à la rentrée prochaine auront des conséquences sérieuses et accroîtront les tensions dans les établissements, à l’intérieur des équipes pédagogiques, entre équipes pédagogiques, entre personnels d’éducation et personnels de direction. Nous ne pouvons que le regretter et nous continuerons de nous battre pour un budget à la hauteur de nos ambitions pour nos élèves.

Pour se recentrer sur cette CAPA, nous souhaitons revenir sur le déroulement des élections professionnelles par lesquelles nous sommes élu·es. La mise en place du vote électronique a eu pour conséquence une baisse importante de la participation des collègues : cette année encore, la solution choisie n’était pas la plus simple et n’a pas permis à un certain nombre de nos collègues de pouvoir s’exprimer. La liste des problèmes identifiés est longue. Cela nécessitera un bilan sérieux et surtout d’en tirer les conséquences. Nous continuons donc de revendiquer le retour au vote à l’urne sur le lieu de travail qui favorise la participation du plus grand nombre et notamment des plus précaires (AED, AESH, non-titulaires, pour lesquel·les les difficultés et les problèmes ont été les plus nombreux), y compris le vote papier avec des bureaux de vote dans tous les établissements.

Nous continuons par ailleurs de combattre la mise en cause, par la loi de transformation de la fonction publique, des prérogatives des CAPA. Le très récent rapport Arenas/Rihlac précise d’ailleurs que « La participation des organisations syndicales aux opérations du mouvement, au travers des organismes paritaires, doit être renforcée, pour mettre fin à la défiance vis-à-vis de l’institution qui résulte de la suppression des commissions administratives paritaires ».

Nous continuons à demander que l’accès à la classe exceptionnelle soit revu et calqué sur le mode de passage retenu pour la Hors Classe, mais nous ne pouvons pas nous satisfaire non plus d’une promotion qui laisse nombre de collègues éligibles à la GIPA quand ils ne sont pas promu·es à l’échelon spécial !

Nous attendons aussi des réponses sur la possibilité de contestation des appréciations par les collègues n’ayant pas pu bénéficier de rendez-vous de carrière, notamment lors de mise en place de la réforme.

Nous rappelons enfin le mandat qui nous a été donné par nos collègues qui est très clair : celui de la transparence des actes de gestion, d’une carrière pleine et entière accessible et atteinte pour toutes et tous, de règles équitables et justes pour toutes et tous. Il n’est pas celui des aléas ni du discrétionnaire. Nous serons les garant·es du droit de chacun dans le cadre du respect du droit de toutes et tous.

Soyez persuadée, Madame la Rectrice, que nous remplirons avec conviction et l’engagement qui nous caractérise le mandat qui vient de nous être confié et que nous aurons à cœur d’associer en permanence nos collègues à notre activité et de faire résonner leurs revendications dans cette instance.