Dans un contexte où les intentions génocidaires envers le peuple palestien ne sont plus à démontrer, l’intersyndicale CFDT, CGT, Unsa, Solidaires et FSU appelle à manifester le 14 juin pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des bombardements, de la colonisation et des crimes de guerre. Ils exigent la suspension de l’accord UE-Israël, l’arrêt des livraisons d’armes, le respect du droit international, la reconnaissance de l’État de Palestine et un accès humanitaire sans entrave. Mobilisation à Paris et partout en France dans le cadre du week-end mondial de solidarité avec le peuple palestinien.
En France, après l’assassinat de notre collègue AED par un élève de 14 ans à Nogent c’est une immense émotion qui nous envahit et nous souhaitons apporter tout notre soutien à sa famille et à ses proches ainsi qu’aux personnels et aux élèves de l’établissement. Si nous sommes encore dans une phase de sidération, les réactions politiques semblent manquer de lucidité . F. Bayrou annonce : « aucun mineur ne pourra plus acheter aucun couteau, y compris sur internet » et E. Macron veut interdire les réseaux sociaux aux moins de quinze ans ! Une autre solution proposée mettre en place des portails électroniques à l’entrée des établissements. toutes ces réponses ne sont encore que sécuritaires et veulent instaurer encore plus de contrôles. Mais ne serait-il pas urgent de parler de prévention ?
E. Borne vient d’annoncer un plan de prévention dédié à la santé mentale des élèves avec des protocoles dans tous les établissements mais encore une fois avec trop peu de moyens. Rappelons qu’en France nous disposons que d’un·e medecin scolaire pour 13 000 élèves, 40% des postes sont vacants, que nous avons une infirmière pour 1 300 élèves… Sans moyens humains et budgétaires conséquents nous ne pourrons pas faire face à cette dégradation du climat scolaire et les conditions d’apprentissages des élèves et nos conditions de travail continueront donc de se dégrader.
La FSU réaffirme son opposition aux propositions des Assises de la Santé scolaire, refuse un service médico-centré et exige que les personnels de santé et sociaux restent au plus près des élèves pour les accueillir et les écouter de façon inconditionnelle, notamment lors des consultations infirmières à la demande. Les infirmières, les assistantes de service social et les psyEN ont réaffirmé lors de la manifestation du 10 juin à Paris, leur détermination et leur attachement à leurs missions ainsi qu’à leur présence au sein des établissements scolaires en équipes pluriprofessionnelles complètes pour favoriser la prise en charge des élèves et la collaboration entre professionnels. Les réponses de l’administration lors de l’audience en fin de mobilisation sont restées très floues, tout comme l’annonce soudaine de recrutements par la Ministre de l’éducation, en réaction à l’évènement dramatique qui s’est produit. Nous dénonçons que, dans l’académie de Nantes, un poste infirmier soit supprimé en Mayenne à la rentrée et déplacé dans un autre département, ainsi que l’ouverture d’un collège en Vendée sans création de poste infirmier. Cette gestion comptable de la pénurie viendra entraver la prise en charge des élèves et dégrader les conditions de travail des infirmières. Conditions de travail qui se voient aussi mises à mal une nouvelle fois par les modifications de l’application LIEN, faites sans tenir compte du dialogue social ni des propositions de la FSU, La FSU se réjouit que, dans le cadre de la loi infirmière, la spécialité soit enfin reconnue pour les infirmières de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et restera vigilante à ce que sa mise en œuvre soit à la hauteur de cet exercice si spécifique et des attentes de la profession.
Aux problématiques scolaires d’accroissement des inégalités sociales le gouvernement répond par une convention citoyenne sur les temps de l’enfant. Il relance ainsi le débat sur les rythmes scolaires, occultant les véritables causes des inégalités : politiques éducatives depuis 2017 qui n’ont faits qu’aggraver le tri des élèves, manque de moyens, formation des personnels largement inssufisante, ségrégation scolaire assumée. En invoquant neurosciences et chronobiologie, le gouvernement écarte les analyses sociologiques plus pertinentes pour comprendre l’échec scolaire. Depuis les années 70, ces approches biologisantes masquent les responsabilités structurelles. Aucun modèle universel d’organisation du temps scolaire ne se dégage, car les résultats dépendent d’abord de l’ambition éducative, des moyens et de l’action pédagogique. Les enjeux pour une école qui permettent l’émancipation de l’ensemble des élèves, notamment celleux des classes populaires nécessitent de repenser l’école et cela ne peut passer par une réforme des rythmes qui restera quoiqu’il en soit de la structuration de notre société.
Si c’est un peu tôt pour faire le bilan de la réforme de l’année de terminale en Lycée Professionnel, nous avons déjà des remontées d’établissement qui montrent un taux record d’absentéisme qui s’est amplifié avec les résultats de Parcours Sup. En effet, les personnels et les parents d’élèves sont très inquiet·es pour les jeunes laissé·es dans la nature tout au long du mois de juin et pour leurs deux dernières épreuves de fin juin. Sans cours depuis début mai, comment ces élèves pour qui l’assiduité est un travail de longue haleine mené par les équipes vont-iels être en mesure d’être présent·es et de réussir ces épreuves ?
Nous apprenons que les deux postes ouverts en début d’année pour faire face au VSS dans l’académie sont fermés après moins d’un an d’existence. De plus, les personnes recrutées pour ces missions, n’ont pas eu la possibilité d’agir, notamment l’impossibilité d’aller sur terrain. Que faut-il comprendre ? Qu’il n’y a pas de problème de VSS dans l’académie ? Qu’est-il prévu pour la suite ?
Au sujet de l’égalité salariale, alors que nous avons démarré une phase de négociations pour de nouveaux accords Egalité femmes/hommes dans la FP, le maintien de la baisse de 10 % de la rémunération en CMO constitue une mesure emblématique des conséquences de la politique d’austérité sur les femmes. Au-delà de l’injustice qu’elle représente pour toutes et tous, elle frappe plus durement encore les femmes dont les rémunérations sont les plus basses, à temps partiel imposé, exerçant des métiers mal rémunérés. Pire encore, les arrêts maladie ordinaire des femmes enceintes, hors congé maternité et grossesse pathologique, sont soumis à cette baisse, dans une période de la vie où la santé peut être fragilisée et où le besoin de stabilité économique est majeur. Soit les femmes enceintes maintiennent leur activité au péril de leur santé soit elles s’arrêtent au détriment de leur situation économique. C’est inacceptable ! Par ailleurs, au regard des documents concernant le bilan social, nous avons constaté d’important écarts d’avancement et donc rémunération entre les femmes et les hommes de notre académie, c’est encore plus flagrant dans le premier degré. Que comptez-vous mettre en place pour que le plan égalité professionnelle ne reste pas lettre morte mais permette des avancées, ce que n’a pas permis le précédent. Nous traiterons aujourd’hui de l’attribution des parts de PACTE sans qu’aucune données genrée ou sur les fonctions ne soient transmises pour nous ce n’est pas acceptable.
La réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignant·es et CPE a été lancée sans réelle concertation. Les premiers textes ont été publiés avant même les échanges avec les syndicats. Si une réforme est nécessaire, elle ne peut se faire dans la précipitation. La redéfinition des épreuves et les nouvelles modalités de formation ont été décidés sans débat ni prise en compte des alertes du terrain. Présentée comme ambitieuse, la formation sera en réalité amputée par un stage en responsabilité avec une charge trop lourde. Les candidat·es du 3ᵉ concours, en reconversion, seront particulièrement lésés : sans année complète de formation, iels deviendront stagiaires dès la réussite au concours. Une orientation libérale semble se dessiner, alors que la lutte contre les inégalités devrait être la priorité. La FSU exige un moratoire et l’ouverture d’une concertation transparente et sérieuse.