CAPA Avancement accéléré du 11 juin 2021 – Déclaration du SNUEP-FSU

Mesdames Messieurs les membres de la CAPA,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour ce qui risque bien d’être la dernière CAPA PLP avant longtemps… Ce sera l’occasion pour le SNUEP-FSU de dénoncer, une fois de plus, la disparition des commissions paritaires, de tout un pan du dialogue social, au travers de la loi de la transformation de la Fonction publique.
Nous ne pouvons pas commencer non plus cette CAPA sans aborder un point de l’actualité : l’absence d’arrêté concernant les aménagements des examens de fin d’année dans la voie professionnelle, alors que la date butoir pour saisir les notes de CCF de CAP approche.
Refusant depuis plusieurs mois d’envisager tout scénario sur les examens professionnels 2021 malgré les alertes récurrentes du SNUEP-FSU, le ministre annonce dans la FAQ ses arbitrages qui apportent toujours plus de confusions et de problèmes qu’ils n’en règlent ! Est-ce à dire qu’il ne comprend toujours rien à la voie professionnelle ou qu’il continue de dénigrer les élèves, les familles et les personnels de la voie professionnelle ?
Le ministre décide de maintenir toutes les épreuves ponctuelles relatives aux enseignements généraux mais seules deux disciplines ayant obtenu les meilleures notes seront retenues. Ce qui signifie qu’en 2021, un·e bachelier professionnel·le peut obtenir son diplôme sans note en français et/ou en histoire géographie et/ou éco-droit et/ou PSE…– car il est clairement question de neutralisation et non de prise en compte du contrôle continu pour les disciplines rejetées. Alors que des coefficients très différents sont attribués aux disciplines concernées et permettent un équilibre entre les disciplines professionnelles et générales, quelle valeur le ministre compte-t-il attribuer aux deux notes restantes ? Dans un contexte d’épuisement professionnel et de conditions sanitaires non stabilisées, tou·tes les enseignant·es seront mobilisé·es pour corriger des copies qui, pour la moitié, iront directement à la poubelle !
Le ministre oublie évidemment, sciemment ou non, de mentionner les épreuves professionnelles écrites des filières tertiaires et de certaines sections de la production par exemple. Ces épreuves, longues, à fort coefficient et certainement les plus appréhendées par les élèves ne bénéficient d’aucun aménagement.
Ces arbitrages sont inacceptables et révélateurs du mépris du ministre pour les élèves et les personnels de la voie professionnelle.
La CAPA d’aujourd’hui concerne l’avancement accéléré de carrière au 6ème et 8ème échelon. Les textes prévoient que seuls 30 % des promouvables pourront voir leur carrière accélérée d’un an. Ils demandent également à ce que l’équilibre femme/homme au sein de chaque échelon soit aussi respecté au niveau de l’avancement accéléré. Cet équilibre est à peu près respecté pour l’échelon 6. Par contre, un déséquilibre important existe à l’échelon 8. En effet, bien que la proportion femmes-hommes soit 41,9% de femmes et 58,1% d’hommes des promouvables,
la proposition d’avancement concerne 13 femmes (54,2%) et 11 hommes (45,8%). Au nom de la règle de l’équilibre femme/homme, devrons-nous retirer leur avancement à 2 ou 3 femmes au profit de 2 ou 3 hommes ? Le SNUEP-FSU n’y est pas favorable.
De manière générale, des frustrations évidentes, des incompréhensions de la part des collègues naissent de ces situations d’évaluation ou finalement l’avis final porté sur la qualité professionnelle n’est pas toujours le véritable reflet de leur travail, de leur implication au quotidien auprès de leurs élèves, mais est bassement guidée par des quotas et des contingentements…
Nous rappelons encore une fois que, pour le SNUEP-FSU, il faut dissocier l’évolution de carrière et l’évaluation. Nous refusons l’évolution salariale au mérite. Nous revendiquons également des carrières revalorisées, parcourues à un rythme unique, le plus favorable pour toutes et tous, sans obstacle de grade.